Temps des expositions,
temps des enquêtes :
- Ramuz EnQuête d’une identité
- La mémoire ouvrière
- À la rencontre de l’autre
- Si vous les croisez, dites-leur qu’ils sont exposés à l’Ancien Pénitencier!
Exposition Ramuz EnQuête d’une identité
Du 9 mai au 28 juin 2008
aux Halles de Sierre

Une exposition organisée par l’Association Raison d’être et les Halles de Sierre, avec le soutien de la Loterie Romande, de l’État du Valais et de la Ville de Sierre.
Invité par le directeur des Halles, Philippe De Marchi, à développer un concept d’exposition autour du célèbre écrivain vaudois Charles-Ferdinand Ramuz, Grégoire Favre, toujours en collaboration avec Éric Bovisi, oriente son travail sur la thématique de l’identité en créant un univers plastique inspiré par le roman ramuzien de la création et de la vocation artistique Aimé Pache, peintre vaudois.
Prêts à éprouver littéralement le roman de Ramuz et à investir les quelque 700 m2 des Halles, les deux artistes s’interrogent au travers du regard de l’auteur vaudois et de son personnage Aimé Pache sur leurs propres conditions d’artiste et sur le lien identitaire qui unit l’individu à sa région.





« Ce que je sais sur moi, c’est que je suis de ce pays »
Aimé Pache, peintre vaudois, Charles-Ferdinand Ramuz
Brouillant les frontières qui séparent la fiction de la réalité, le duo détourne le phénomène très contemporain de commémoration en créant un « musée Aimé Pache ». L’exposition explore en profondeur au moyen de peintures, collages, reportages photographiques, objets du quotidien, vidéos et installations les questionnements identitaires de Ramuz sur l’homme, l’artiste et la région en les mettant en scène dans l’environnement où évoluent les deux artistes, le Valais, et tout particulièrement la région de Sierre.
La journaliste Marlène Métrailler confie sur les ondes d’Espace 2 avoir « atteint des profondeurs insoupçonnées » en visitant cette exposition.
Espace 2 – Émission Dare-dare du mardi 20 mai 2008.
Fonds Expositions
Les fichiers numériques de l’ensemble des photographies de l’exposition (environ 600 fichiers) figurent dans le fonds de l’artiste :
– séries de photos noir et blanc de Sierre et du Valais
– série mettant en scène Aimée Pache
– série d’images détournées de Ramuz
– scans de textes de Ramuz présentés dans le cadre de l’exposition avec des annotations
– série photos et archives personnelles de Grégoire Favre interrogeant sa propre identité
– série d’images politiques détournant le visage de dirigeants nationalistes.
Le fonds contient également quatre tableaux autoportraits (100 x 120 cm) et une vidéo-performance interprétée par Grégoire Favre. Une photo du visage de Ramuz recouvre celui de l’artiste qui court près d’une rivière, cherche à fuir, comme s’il était traqué. Il porte un long manteau et une valise à la main, à la manière d’un réfugié cherchant une terre d’asile…
Exposition La mémoire ouvrière
Du 11 septembre au 7 novembre 2010 à l’ancienne usine Usego de Sierre

Organisée par l’Association Raison d’être, avec le soutien de la Loterie Romande, de l’État du Valais, de la Ville de Sierre, de la Médiathèque Valais-Sion, du Fonds Régio et du Pour-cent culturel Migros.
Deux ans après leur exposition sur Ramuz, les deux artistes de l’association Raison d’être, Grégoire Favre et Éric Bovisi, présentent leurs nouvelles investigations artistiques dédiées cette fois-ci au monde ouvrier.
Cette exposition exceptionnelle a lieu à Sierre dans les anciennes Halles Usego – d’une superficie de 1200 m2 – et concrétise plus de deux années de recherche et de travail, deux ans de prospection dans des archives industrielles, de rencontres avec des ouvriers, de peintures, de dessins, de vidéos et de photographies.
Le projet est élaboré en dialogue étroit avec la population valaisanne à la suite d’un appel à témoins lancé par Grégoire Favre dans Le Journal de Sierre (JDS). Plusieurs mois avant le début de l’exposition paraissent, sous la plume de Grégoire Favre, des portraits d’ouvriers dans Le Journal de Sierre, tandis qu’un environnement polyphonique prend progressivement forme dans les immenses halles de l’ancien entrepôt où se mêlent les dessins et peintures aux accents constructivistes d’Éric Bovisi avec les pièces de Grégoire Favre : portraits et témoignages d’ouvriers, entretiens vidéo, photographies de vestiges industriels, vidéo filmant la démolition de la fabrique de charbon de l’usine de Chippis (octobre 2008), archives inédites puisées dans les fonds des usines valaisannes ou reconstituées à partir d’objets personnels prêtés par des ouvriers, des articles de presse ou des procès-verbaux de commissions ouvrières, etc.
Atypique, l’exposition La mémoire 0uvrière joue des frontières qui séparent l’art contemporain de la recherche scientifique et bouscule la vision d’un art élitiste qui graviterait en circuit fermé. Éric Bovisi et Grégoire Favre font dialoguer les générations, mettent en présence des archives et des clichés de paysages contemporains, confrontent le témoignage à la mémoire collective, leur imaginaire et leur travail plastique aux faits de l’histoire. Ils invitent la population valaisanne à se réapproprier leur mémoire ouvrière et, de manière plus générale, les visiteuses et visiteurs à poser une réflexion sur le monde ouvrier en leur faisant découvrir une facette méconnue du Valais. L’exposition rencontre un immense succès.
Autour de l’exposition, concerts et événements artistiques se multiplient, ainsi qu’un colloque sur la mémoire ouvrière, organisé par l’Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier (AÉHMO) le 6 novembre 2010 aux Halles Usego.
Conçu comme un prolongement de l’exposition, le livre Mémoire ouvrière, signé par Grégoire Favre en collaboration avec l’historien Luc van Dongen, paraît aux éditions Monographic en 2010. Une collaboration peu courante qui tenait très à cœur à l’artiste, celle de la rencontre au sein d’une même publication entre un historien, un artiste et des témoins. Un livre au croisement de l’histoire, de la mémoire et de l’art.
Le DVD Portraits d’ouvriers, contenant les entretiens vidéo réalisés par Grégoire Favre en collaboration avec la Société Écran, est également édité, et la série d’entretiens se trouve diffusée sous forme d’épisodes sur la chaîne sierroise Canal 9. Certains d’entre eux sont aujourd’hui accessibles sur le site notrehistoire.ch.
RTS-INFO – 12:45 : L’exposition La mémoire ouvrière des deux artistes, Grégoire Favre et Éric Bovisi réhabilite les gens qui ont voué leur vie à l’usine
Fonds Expositions
Les portraits d’ouvriers, composés d’images et de textes (récits de vie et photos noir et blanc), qui formaient une fresque monumentale au sein de l’ancienne usine, ont été remis aux ouvriers à la fin de l’exposition comme le souhaitait l’artiste.

L’ensemble des images, textes et fichiers mp3 d’enregistrement des interviews a été conservé par l’artiste sur disque dur et figure aujourd’hui dans le fonds.
Une multitude d’archives scannées et utilisées dans le cadre de l’exposition a été conservée : lettres d’ouvriers, documents de l’Alusuisse, portraits officiels d’usine (895 visages d’employé-e-s de l’Alusuisse), photos des mines de Grône, documents sur la grève de 1954, etc.
L’ensemble des fichiers de la série « Les images survivantes » (dont des centaines inédites) a été soigneusement archivé. Ces photos montrent les traces laissées par l’industrie dans les paysages du Valais contemporain (environ 4700 photos).
Dans le fonds se trouvent encore:
– un ensemble de photographies des usines de Chippis (environ 600 photos)
– le fichier vidéo et les rushes des Portraits d’ouvriers
– des photos de l’installation vidéo La Déconstruction
– des dossiers, archives, documents de préparation et de recherche de l’exposition
– des vues de l’exposition.
Quelque 70 albums photos (exemplaires uniques) créés par l’artiste à partir d’archives et de photographies ont été acquis par la Médiathèque Valais-Sion à l’époque et complètent aujourd’hui le fonds.
Les sculptures créées à partir de pièces métalliques, objets ou « déchets » de l’usine et les archives empruntées à Alcan ont été rendues après l’exposition.
Exposition À la rencontre de l’autre
27 août 2011, place de l’Église à Chippis




Exposition montée avec l’aide de la Corem (Coordination régionale pour l’emploi) et présentée dans le cadre de la Journée interculturelle de la commune de Chippis.
Dans le cadre de cette nouvelle exposition, Grégoire Favre part à la rencontre des immigré-e-s de Chippis en dressant 15 portraits saisissants au sein d’une installation composée d’archives, de photographies et de textes. Il poursuit ainsi son travail d’enquête en s’intéressant à un thème politique majeur : l’intégration des immigré-e-s.
Avec l’installation de l’usine d’aluminium au début du siècle passé, Chippis est un haut lieu d’immigration. Plusieurs générations de travailleurs immigrés se sont succédé et ont fait de Chippis un village multiculturel.
En plus des portraits, une série de photographies témoigne de la diversité culturelle de Chippis et un coin bibliothèque réunissant des livres sur l’immigration complète l’expérience proposée au public.
Enfin, un drapeau suisse, exposé sous plexiglas, questionne au cœur de l’exposition le sempiternel repli de la Suisse sur ses frontières. Choqué par l’acceptation de l’initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers criminels » en novembre 2010, Grégoire Favre montre dans son travail le décalage qui existe entre les discours nationalistes et la réalité de terrain où les diverses communautés cohabitent en bonne entente.

Fonds Expositions
Comme pour La mémoire ouvrière, Grégoire Favre a offert à la fin de l’exposition les portraits aux personnes qui ont accepté d’être interviewées. De cette exposition demeurent principalement les fichiers numériques : environ 2000 photographies sur le thème de l’immigration, ainsi que les enregistrements .mp3 de l’ensemble des personnes interviewées.
Si vous les croisez, dites-leur qu’ils sont exposés à l’Ancien Pénitencier !
Installation présentée dans le cadre de l’exposition Si loin si proche, un siècle d’ethnologie en Valais
Pénitencier de Sion – juin 2013

Des ouvriers aux immigrés, en passant par le personnel des hôtels de montagne, Grégoire Favre poursuit son travail artistique de proximité en explorant une nouvelle fois la notion d’identité. À l’occasion de Si loin si proche, un siècle d’ethnologie en Valais, il dévoile dans une installation, avec humour et bienveillance, des coupures de presse tirées de la rubrique « Des souhaits » du journal Le Nouvelliste, des vœux adressés par les lectrices et lecteurs à des proches au moyen d’images et de textes. Est soulevé ici le lien fondamental à l’autre qui nous constitue, mais l’artiste semble également nous demander : « Qui sommes-nous au milieu des autres ? Qu’est-ce qui nous distingue, fonde notre individualité ? »

Fonds Expositions
Les coupures de journaux ont été conservées par la famille de l’artiste, mais ne figurent pas dans le fonds, Grégoire Favre ayant conçu cette installation comme une œuvre éphémère.